FIBROMYALGIE : LE DROIT D'AIMER ET D'ETRE AIME

Publié le par Sophie COCARD

Il faut absolument que je vous raconte une anecdote !

Un jour, une de mes connaissances me parlait de ses amours. Elle s'interrompt. Me regarde. Et me dit tout de go : " De toute façon, toi, t'es plus là dedans ? " !!!!!

D'un coup, j'ai entendu toutes les pièces de ma petite machine se rompre ! Les boulons rouillés de mes articulations, le starter capricieux, la batterie à moitié pleine (ou vide. Mais j'aime mieux voir le verre à moitié plein), mes tuyauteries attaquées par la corrosion due à la fibro, à l'endo et au traitement, le petit pois-mémoire, se sont rappelés à moi. Suis-je devenue un vieux tacot (si c'est de collection, alors ça va ), un meuble attaqué par les termites, un bibelot ébréché ?

Je suis partie, bien rapidement car mon starter ne m'a heureusement pas lâché ! Arrivée chez moi, j'ai haussé les épaules devant l'étrange remarque, ai resserré les boulons, graissé les articulations, picoré des fruits secs pour alimenter la batterie. 

Pour répondre à la question, un(e) malade chronique ne fait pas une croix sur l'amour, sur l'envie de se promener main dans la main, de compter sur une épaule compatissante, de partager. Bien sûr, il y a des ajustements à faire. Pour ma part, je ne peux pas sortir tard le soir, l'épuisement de la journée me rendant les choses plus compliquées. J'ai besoin de me rendre dans des lieux pas trop fréquentés, le son se transformant en bruit. Et les crises violentes de douleurs ne préviennent pas. 

Néanmoins, j'ai des qualités, des envies, des rêves. Et mon quotidien est riche. Mes activités ne consistent pas à compter ce qu'il reste dans mon pilulier. Je ne chante pas toute la journée " je ne suis pas bien portant ". J'aime prendre soin de moi, rire. Ce sont d'ailleurs de merveilleux médicaments !

Toi qui m'a fait cette réflexion, et vous qui pensez que les malades vivent dans une autre dimension, hors d'interactions sociales, tournez votre langue dans votre bouche avant de parler. Ou ne dites rien. Parfois, le silence est d'or ....

A bon entendeur, salut !

Sophie COCARD. 

FIBROMYALGIE : LE DROIT D'AIMER ET D'ETRE AIME
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article