PESTICIDES : dans l'océan aussi ...

Deux rapports récemment parus pointent du doigt, une fois de plus, la nocivité des pesticides. 

Vous avez du réagir lorsque l'étude publiée le 24 mai dernier par l'ONG Pesticide Action Network, associée à des ONG françaises dont Générations Futures, démontre que les fruits et légumes sont de plus en plus contaminés par des résidus de pesticides les plus dangereux. A titre d'exemple, je vais vous parler de la pomme dont le taux de contamination par les pesticides est passé de 16 à 34 % !!! Miam, mangez des fruits et légumes, c'est bon pour la santé ....

Pour cet article, je me suis davantage intéressée - mais rassurez-vous, vous m'entendrez encore parler, sans doute maintes fois des effets délétères de ces molécules sur notre corps -  aux résultats de l'expertise scientifique réalisée conjointement par l'INRAE et l'IFREMER. Ce rapport analyse les impacts des produits phytosanitaires sur la biodiversité et les services systémiques, depuis leur zone d'épandage jusqu'au milieu marin, en France métropolitaine et en Outre-Mer. Il s'avère que l'ensemble des milieux terrestres, aquatiques et marins sont contaminés. Ces produits phytosanitaires ont des impacts directs et indirects avérés sur les écosystèmes et sur les populations d'organismes terrestres, aquatiques et marins. 

Ah, je vous vois froncer les sourcils ! Qu'est-ce qu'un service systémique ? C'est en fait un service écologique rendu par les écosystèmes. On peut parler de la pollinisation des insectes qui permet ensuite la fructification de nombreuses espèces cultivées par l'homme, des zones humides qui servent de régulateur et sont des viviers d'animaux et de plantes utiles à l'homme. Ce sont deux exemples parmi tant d'autres des services que la Nature rend à l'Humain. Ces services peuvent même s'avérer être un sacré appui financier pour l'homme. Un article trouvé sur wikipedia mentionne que " l'industrie pharmaceutique tire ses ressources de la biodiversité : son chiffre d'affaires était en 1997 compris entre 75 et 150 milliards de dollars rien qu'aux Etats-Unis, où 10 des 25 médicaments les plus vendus sont extraits d'organismes vivants." ...

Maintenant, j'ai un coup de gueule à pousser. Régulièrement, des expertises sur la dangerosité des pesticides sortent. Et pourtant, il est fatigant de constater que des pseudo intellectuels parlent d'agribashing virulent, de pesticide-bashing alors que les scientifiques sont formels ? A croire que ces personnes sont payées par Pollueur and Co pour nous affirmer qu'on peut boire de l'insectide à la canette sans rien risquer .... 

Soyons auprès des associations qui se battent pour nous faire vivre dans un environnement plus propre. Notre rôle de consommateur-citoyen est énorme, ne l'oublions pas. Comme Julien Vidal le rappelle, soyons des poils à gratter du système. 

Sophie COCARD

francetvinfo.fr ; ifremer.fr ;