Le jardinage, c'est de l'amour

Publié le par Sophie COCARD

Photo : Sophie COCARD.

Photo : Sophie COCARD.

Le jardinier, amoureux de la Terre, ne fait rien par hasard. Chaque geste simple conduit à un ballet compliqué. Alors que la binette fait des étincelles pour séparer les légumes des herbes folles, le manche émet un craquement sinistre. Horreur, l'outil est hors d'usage ! Il faut vite réparer et redémarrer ! Le sécateur, lui, assure une coupe moderne et ordonnée à la haie de charmilles. Elle se rend toute pimpante, séduisante pour attirer les petits oiseaux qui feront leurs nids en son sein. De ses petits branchages puissants, elle arrête les attaques d'insectes prédateurs pour le chou ou la carotte. Elle freine les ardeurs du vent. 

Quant au fauchage de l'herbe, l'activité ne consiste pas à foncer tête baissée. Il faut épargner les pieds de trèfle, de fleurs sauvages qui assurent la nourriture aux jolis pollinisateurs sans qui, gros malins d'humains que nous sommes, nous ne serions pas grand chose. La taupe farceuse a placé son dôme de terre en plein dans le passage et la tondeuse étouffe un hoquet avant de caler. Le rosier fier attend que le jardinier prenne son rôle au sérieux et vienne le débarrasser des boutons de fleurs fanés. Ah, le travail n'est pas fait en temps et en heure, qu'à cela ne tienne, quelques coups d'épines bien placés sur la peau tendre réveillent le travailleur qui a trop tardé ou prêté davantage d'attention à la pivoine voisine. Elle est rustique, elle peut se permettre de rester un peu plus longtemps avec ses boutons passés. Le rosier ne tolère aucun ombrage à sa beauté. Du caprice ? Certainement pas ! 

Le liseron et la ronce aiment probablement bien la querelle suppose le jardinier qui peste alors quand il voit  où ils se sont installés : dans l'endroit le plus abrupt !  Il va falloir descendre en reptation le long du coteau, là où la pente est très raide, là où les végétaux sont très serrés les uns contre les autres. Ne pas se rompre le cou évidemment, mais ne pas piétiner tous ses plants non plus. C'est parti, le courageux entame la descente. Le cri du geai qui se fait surprendre sur son observatoire l'arrête dans sa descente. Il lève la tête , et la seule ortie qui traîne ses feuilles urticantes comme d'autres traînent leur misère en profite pour rappeler - elle est souvent d'humeur piquante - qu'elle est là et qu'il est hors de question que le malheureux ose l'écraser. Allez, il reste à ratisser l'herbe qui a séché et qui deviendra un excellent paillage pour accueillir la macro biodiversité. 

Le soir venu, la fatigue est là. Mais le jardinier est heureux. Il aime la Nature, et elle le lui rend bien. 

Sophie COCARD. 

PS : maintenant, j'écris sur la plateforme collaborative www.pandodyssey.com. Ce texte est le dernier que je viens de publier. N'hésitez pas à aller voir mes autres productions ! 

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