QUAND LA CAMPAGNE VA S'EN ALLER ...

Publié le par Sophie COCARD

A la campagne, de façon discrète, des services publics sont retirés. Ce qui est en général le début de la fin pour un village. 

Pour ma part, je l'ai encore constaté à la fin janvier. Je me rappelle avoir filé à la poste. Sauf que sur la porte il était indiqué : " fermeture exceptionnelle". Oui, et bien, ne jouons pas les acariâtres. Je décide donc de revenir le lendemain matin. Et je me cogne encore le nez à la porte. Toujours cette histoire de fermeture exceptionnelle. Je me fais la réflexion que depuis la fin de l'année 2018, le bureau de poste subit des fermetures, qui du coup ne sont plus du tout exceptionnelles. En début de semaine suivante, je vais à nouveau poser des enveloppes. Et là, j'aperçois un panonceau indiquant que mercredi après midi et vendredi après midi, il y aura encore fermeture exceptionnelle !!!! C'est quand même fort de café !!!! En novembre 2017, lors d'une conférence dans le cadre de la politique de la ville, notre président de la République indiquait vouloir remettre des services publics dans les quartiers. Sur ce point, je n'ai pas été vérifier si la promesse a été tenue. Mais toujours est-il que même si cela a été fait, il ne s'agit pas de déshabiller Paul pour habiller Jacques.

Pour l'instant, mon village possède une trésorerie, mais jusque quand sera-t-elle ouverte ? De façon cachée, les compétences partent. Il y a encore quelques temps auparavant (deux ans si je me souviens bien), nous pouvions payer notre facture d'ordures ménagères dans cette trésorerie. Maintenant, c'est celle d'Epinal qui gère ces paiements. Il est fort à parier qu'un jour, la même chose se passera pour les factures d'eau. Avant fermeture totale des bureaux de la trésorerie à Bains les Bains.

Et pourquoi fermer des écoles dans les villages ? Je ne comprends pas bien le raisonnement. Pour faire des économies, il n'y a que cela qui compte ? Je ne vois pas comment, alors même qu'il y a regroupement scolaire, les élèves peuvent travailler dans de bonnes conditions alors qu'ils sont plus nombreux. Et obliger les enfants à se lever plus tôt pour prendre les transports en commun qui les emmèneront bien loin rendrait l'enseignement efficient ? Et les petites structures hospitalières, quelle est l'intérêt de les fermer aussi ? Il ne peut en ressortir rien de bon. C'est tout bonnement pénaliser les patients. 

Oui, comme je le disais, si les services publics ferment, les commerces ferment. Et le village se meurt. Parler des zones rurales n'est pas les faire vivre. C'est même une hypocrisie de les évoquer comme faisant partie du paysage français alors même qu'on peut s'interroger sur la réelle volonté du devenir de ces campagnes par nos dirigeants. Je vous parlais tout à l'heure du discours sur la politique de la ville. Il avait  été clairement avoué que si la situation dans les quartiers s'est dégradée, c'est parce qu'il y a eu désengagement de l'Etat. N'est-ce pas une énorme forme de désengagement auprès des citoyens ruraux, cette fois ? J'en viens à me demander si le but final n'est pas de faire mourrir nos campagnes pour qu'on rejoigne tous les villes ??? Peut-être est-ce encore une idée farfelue pour lutter contre la désertification des centres-villes !!! J'ai une idée à soumettre : après nous avoir tous regrouper dans des communautés de communes, dans des grandes régions, faisons des mégalopoles à taille inhumaine où seront concentrés tous les problèmes .... Tout ne se gère pas à coup de plan comptable; Il faut aussi prendre en compte d'autres aspects, l'humain devant rester la priorité. 

Ah ! Encore une chose : si vous aviez un problème quelconque avec les services de la poste, sachez qu'après avoir fait une première réclamation, vous pouvez vous tourner vers le médiateur du groupe la poste (toutes les démarches à entreprendre sont expliquées sur le site officiel de l'administration française). Face à la complexité pour se faire entendre en tant que citoyen et consommateur, c'est toujours bon à savoir ! 

Signé Sophie Cocard, une gauloise campagnarde (très fière de l'être) qui ne sacrifierait  son cadre de vie pour rien au monde. 

mes sources : ouest-france.fr ; service-public.fr

 

Auprès de mon arbre, je vivais heureuse :) Photo : Sophie COCARD

Auprès de mon arbre, je vivais heureuse :) Photo : Sophie COCARD

Publié dans SOPHIE COCARD, actualités

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C
excellente analyse... et tout mon soutien à "la gauloise campagnarde"...
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